Un an après la sortie de CE3K, retour sur le film avec Steven dans Future Magazine d'octobre 1978 :
"Le projet date de 1972, mon idée de départ était celle d'un officier de l'Air Force chargé de discréditer les apparitions d'OVNI pour la sécurité nationale. Au retour d'une mission, il était soudainement témoin d'un phénomène inexpliqué qui allait changer sa vie. La majeure partie de l'histoire le voyait lâcher peu à peu sa vie terrestre et se préparer au voyage ultime... J'ai déposé l'histoire, et Jaws est arrivé. C'est pendant ce tournage que la Columbia a manifesté un intérêt pour le projet. Je voulais qu'il y ait rapidement un scénario, histoire de leur garder les pieds au chaud et assurer mon prochain boulot.... C'est à partir de là que les difficultés ont commencé.
Les Phillips (les producteurs associés au projet) m'ont suggéré de confier mon histoire à leur ami scénariste Paul Shrader... A la lecture de son traitement, principalement des monologues de 1000 mots, j'ai eu envie de tout laisser tomber, aussi bien mon intérêt pour les OVNI que mon histoire et donc aussi Paul Shrader. Quand il a su qu'il ne serait pas crédité au générique il a porté l'affaire devant la Guilde des Scénaristes qui m'a reconnu au final comme seul auteur de l'histoire".
Steven s'attaque donc à l'écriture du scénario avec l'aide ponctuelle d'amis "Jerry Belson pour son sens de l'humour afin d'égayer le personnage de Neary, Barwood/Robbins pour l'enlèvement de Barry et, pendant le tournage, tous les techniciens, acteurs... qui y ont aussi contribué".
Mais l'aventure du scénario n'était rien comparé à la mise en scène du film qui s'annonce énorme et en aurait découragé plus d'un. "J'ai toujours eu les yeux plus gros que le ventre. Je ne me bride pas quand j'imagine mon film. Une fois sur le tournage, je fais des compromis en fonction du temps imparti et du budget mais sans jamais descendre en dessous de ce que je veux montrer au public".
Concernant les effets spéciaux, Steven souhaitait avoir le contrôle du département."Toutes les idées visibles à l'écran ont d'abord été des concepts visuels que j'ai mis au point sur papier, il me fallait juste trouver la bonne équipe pour les créer en deux dimensions...Quand Doug Trumbull est arrivé, tous les éléments, en gros, étaient prêts, mais je ne savais pas les mélanger pour ainsi dire. Son génie a été précieux".
Concernant Carlo Rambaldi : " J'ai entendu toutes les horreurs du tournage de King Kong, je l'ai rencontré, vu son portfolio de ce qu'il avait fait à Rome au cours de 15 dernières années...c'est un artiste remarquable... après avoir passé des mois à bosser avec lui, je pense que les gens n'ont retenu que les mauvais côté des histoires qui ont circulé".
Concernant les scènes coupées : " Il y a environ une heure de bonnes scènes que j'ai laissé de côté.Quand le film sera diffusé à la télévision, je ferai probablement comme Francis Coppola pour Le Parrain, une version rallongée de 3h10".
Concernant une suite éventuelle : "Je tiens vraiment à l'écrire et la produire et même si je ne la réalise pas, le projet est en cours. J'aimerais que le tournage débute en juin prochain (1979) pour une sortie à l'été 1980. Je ne suis pas très favorable aux suites, mais ayant conçu CE3K avec beaucoup de points d'interrogation, je souhaite une suite avec de nombreux points d'exclamation !"
A Conversation with Steven Spielberg / The Road to CE3K / Steve Swires / Future Magazine n°5 / Octobre 1978/ 3 pages / Copyright Future Magazine 1978
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