Steven Spielberg & Vilmos Zsigmond sur Sugarland Express / American Cinematographer 1973


Au printemps 1973, le rédacteur d'American Cinematographer Herb A .Lightman débarque dans la petite ville de Floresville, en plein cœur du Texas afin de rendre compte de la toute première prestation professionnelle de la nouvelle et très attendue caméra de chez Panavision : la Panaflex. Parmi les 130 requêtes de tests reçues par la compagnie, il a en effet été décidé de confier le prototype à une production Zanuck/Brown pour la Universal qui s'y tourne en ce moment: Sugarland Express. L'occasion également de discuter avec le directeur photo Vilmos Zsigmond et le jeune réalisateur de 25 ans qui signe là son premier film pour le cinéma : Steven Spielberg.


Un des atouts majeurs de la Panaflex, qui a fait pencher la balance dans le choix de ce film, sont ses dimensions réduites tout à fait adaptées aux prises de vues à l'intérieur du véhicule de police 2311 où se déroule de nombreuses scènes entre les trois principaux protagonistes. Même en y rajoutant Spielberg et Zsigmond il était quand même possible d'effectuer des panoramiques à 480 degrés !

En ce 48ème jour de production, on assiste à une grande scène du film, où le véhicule des fugitifs est suivi par une caravane interminable de véhicules dans la rue principale. Pour l'occasion ce sont plus de deux cents véhicules qui sont de la partie dont la moitié sont des véhicules de police ainsi que les 3700 habitants de Floresville dans le rôle de Sugarland et de ses citoyens.
 
La panaflex est montée sur une grue tandis que sa grande sœur, la Panavision R200 filme au sol.Une dizaine de prises sont nécessaires avant de passer aux plans de coupe.


L'occasion également, dans les jours suivants, de réutiliser la "Bullitt", un véhicule de prise de vue nommé ainsi en référence au film de Peter yates pour lequel il a été initialement conçu six ans auparavent pour la scène de poursuite. Une plateforme a cependant été rajouté pour une troisième caméra contrôlée à distance.
 

Steven Spielberg :" On tourne ce film d'une manière simple et très directe, sans les fioritures que j'utilisais dans mes premiers travaux pour la télévision","Je me pose deux questions quant au choix de mon caméraman : est ce que j'apprécie l'homme et quelle est la taille de son ego. Si son égo est démesuré, il risque de ne pas faire tout ce que je lui demande…. J'ai vu Délivrance et j'ai envoyé le script à Vilmos. Quand je lui ai expliqué que je voulais tout tourner sous la pluie, il a été emballé… mais cela fait 47 jours que nous n'avons pas une goutte !" 

Vilmos Szigmond :"Pour donner au spectateur la sensation de réalité, on essaye de lui faire oublier la caméra et on évite d'éclairer.J'avais essayé de faire la même chose sur Délivrance".
"La panaflex est sensationnelle, elle a mis du temps à arriver mais depuis nous n'arrêtons pas de l'utiliser. Elle est silencieuse, nous pouvons donc faire des prises de dialogue directes. Son magasin peut être positionné classiquement sur le dessus mais aussi à l'arrière ce qui représente un gain d'espace à l'intérieur du véhicule.Jusqu'à présent avec la Panavision R200 et l'Arriflex ne ne pouvions filmer qu'à partir de plateformes extérieures".

 
"Steven a un talent fou, il n'a que 25 ans mais donne l'impression d'avoir l'expérience d'un réalisateur de 40 ans.Il me fait penser à Orson Welles. La plupart des jeunes metteurs en scène sont plutôt timides sur leur permier film, pas Steven. Il tente des choses incroyables. Contrairement à Duel où il avait peu de temps pour expérimenter, les 9 semaines de Sugarland il a tout loisir de mettre en place les plans auquels il n'avait pu que rêver jusqu'alors".


The New Panaflex Camera Makes its Production Debut / Herb A.Lightman /American Cinematographer Vol 54 N° 5 May 1973 / 8 pages / Photos Couleur et N&B / Copyright ASC 1973

Cliquer sur le lien ci-dessous pour l'accès à la page Facebook / Click the link below for the Facebook page 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire